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Channel: Déjà vu » censure
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Par léo

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je m’étonne, naïvement: Ce n’est pas tant l’image qui fait preuve que le caractère involontaire et non intentionnel de ce qu’elle a saisi, et qui n’était pas son propos, surtout. Sa valeur tient justement à cela. Aux images cartonnées répondent étrangement les tableaux de fleurs séchées conservées par le grand-père: envoyés au commanditaire de l’enquête, ce sont de fausses vraies pistes: leur intention est opaque. Mais ils témoignent simplement d’un écho, une persistance dans le présent de ce qui, mort, ne devrait plus être, et en cela, ils ne mentent pas. Pour les photos, même chose. Il ne s’agit pas d’en faire le support d’une vérité, mais le porteur de ce qui ne peut être indice que pour un chercheur qui n’était pas le photographe et sait qu’y chercher. Et que montrent-elles ? l’équivalent du visage terrifié qu’évoque Deleuze: l’ouverture sur un possible que j’ignorais. Ce qui est frappant, c’est de voir alors qu’effectivement, les technologies modernes sont séparées des images étudiées, mais parce qu’elles servent une dimension temporelle, active et interactive où la tromperie est détournement ou piratage, intervention sur la communication des autres, plus que trucage de l’image.
Mais pourquoi truqueraient-ils les images puisque ce sont les personnages eux-mêmes qui l’incarnent, avec le jeu sur leur image sociale et publique/leur réalité, là où Lisbeth Salander choisit de choquer par son image pour mieux préserver sa propre “vérité” (cf sens de ses tatouages): c’est bien du côté des usages qu’il faut chercher le statut de l’image, dont l’opacité tient à sa vie propre, qui, dans la photographie notamment, est négligée.


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